Les posts linkedin de Thibaud DAMY
Les réseaux sociaux comme vecteur d’émotion et d’engagement
Au fil de son Tour de France hospitalier à pied, le Professeur Thibaud Damy partage sur LinkedIn et les réseaux sociaux des publications puissantes, humaines et profondément engageantes.
Ces posts, largement relayés et commentés, touchent au cœur les soignants, les patients, les survivants, mais aussi tous ceux qui s’interrogent sur le sens du soin et sur l’impact de la mort.
À travers ses mots et ses rencontres, Thibaud met en lumière :
Le vécu des survivants, leur combat et leur résilience
L’impact de la mort sur les équipes médicales, souvent silencieux mais profondément ressenti
Le besoin de reconnaissance et de lien humain dans nos hôpitaux et sur les territoires
Une volonté de reconnecter les soignants entre eux et avec les patients
- Son histoire personnelle, partagée à cœur ouvert, comme un cri du cœur pour briser le tabou de la mort dans le soin, et mettre en lumière la charge émotionnelle que portent les soignants.
Sur cette page, vous retrouverez l’ensemble des publications issues de ses réseaux sociaux, véritables témoignages du terrain et catalyseurs d’échanges.
👉 Cliquez sur les liens pour accéder directement aux posts originaux et lire les réactions.
Ces contenus reflètent la force d’une démarche à la fois personnelle et collective, portée par l’émotion, la vérité du terrain… et la marche.
15 avril 2025
2 avril 2025
Écrire à cœur ouvert 💝 pour ne pas rompre le fil, c’est ce que m’ont appris des gens de renom. ⭐
Tout d’abord, Eric Emmanuel Schmitt, venu dans notre service de cardiologie au Henri MONDOR pour rencontrer les soignants, les patients et leurs familles… Les SURvivants. Une rencontre organisée par l’ Association Française contre l’Amylose, car Éric avait accepté d’être le parrain de la Journée mondiale de l’amylose. Une réunion dense en émotions, où Éric découvrait la vie des SURvivants face à la maladie. À l’issue des événements organisés, nous avions pu échanger, et il avait perçu mon état émotionnel. Il m’avait gentiment dit, avec son regard profond :
« Il faut que vous écriviez ce que vous avez sur le cœur. »
Je ne m’en jugeais pas capable, mais cette phrase résonnait dans ma tête et je me disais « peut-être un jour ».
Masi j’ai compris alors pourquoi nos Neztoiles, Sandra Meunier / Anabelle et Audrey Barrin, qui intervenaient dans mon unité auprès des patients atteints d’ hashtagamylose cardiaque et aurprès de mon équipe, écrivaient leurs rencontres avec tant de sensibilité et de beauté. Elles arrivaient à trouver la lumière, même lorsque la mort se faisait sentir, et à illuminer dans leurs écrits la beauté de la vie. ☀️ 💖
Plus tard, c’est Jean-Pierre HOUPPE, psycho-cardiologue, que j’ai rencontré aux hashtagJESFC peu de temps après le décès de Laura Ernande notre collègue, qui m’a lancé dans l’écriture et pas permis de comprendre pourquoi c’est un art-thérapie : elle permet de mettre en mots les émotions, de prendre du recul, de reconstruire du sens là où le chaos s’installe. C’est un acte de soin, ouvrir son coeur, un fil entre le cœur et la lumière…et le partager permet de sublimer cet art.
Enfin, je partage depuis de nombreuses années cette réflexion sur l’impact de la mort sur les soignants, et sur leur santé mentale, avec le Pr Erwan Flecher du CHU de Rennes.
Erwan est chirurgien cardiaque. Il ouvre les cœurs de ses patients, et écrit ce qu’il vit au quotidien dans son travail. Il vient de faire paraître son deuxième livre aux éditions Ouest-France : « Sur le Fil »
Ce livre est poignant. C’est le récit de ses sentiments et de ses émotions dans sa vie à l’hôpital. Sa lutte pour pouvoir opérer ses patients, l’annonce, la réanimation… jusqu’à la minute de silence après le décès brutal d’un membre de son équipe.
Ce livre devrait être lu par tous les soignants, les administratifs et bien au-delàs. Il devrait même, sans doute, être proposé aux étudiants de l’École de Rennes qui forme les futurs dirigeants des hôpitaux.
Erwan, je suis heureux et fier de te compter parmi mes amis.
Je sais que tu étais triste de ne pas pouvoir assister à la conférence de presse à la dernière minute… parce qu’on t’avait décalé les patients de la veille. Ne le sois pas. Tu fais le plus beau métier du monde… et surtout continues à écrire à cœur ouvert pour ne pas rompre le fil.
Les SURvivants ont besoin de toi!
Ecrire Survivre Art Cardiologie Coeur Chirurgie
24 mars 2025
🌸 Aujourd’hui, c’est le printemps, j’ai 53 ans, je fais mon coming-out.
Je suis soignant , cardiologue, professeur de médecine. Je fais le plus beau métier du monde, celui de soignant.❤️
Mon « coming-out », c’est mon traumatisme vicariant lié à la mort de mes patients (PTSD, état de stress post-traumatique). Il s’est développé au fil des années : en prenant soin de mes patients, je me suis oublié, je n’ai rien vu venir, pris dans une suractivité visant à les « sauver » ⚡. La vie a voulu que mon épouse, psychiatre, ne me laisse pas sombrer 🌊, comme malheureusement beaucoup d’autres soignants. J’ai pu être pris en charge en psychothérapie et en EMDR, et j’ai découvert l’ampleur des dégâts🧠.
Mes morts, nos morts traumatisantes étaient là depuis le début de nos études, et avec les années, elles se sont empilées. Je me souvenais de tout : de la luminosité de la pièce 💡, de l’odeur 👃, de la couleur, du sang 🩸, des corps réanimés qui se décoloraient au moment où la vie s’en allait, puis de la solitude, de la profonde solitude, de mon impuissance et ma culpabilité.
Avec avec l’EMDR, j’ai compris que mes morts de soignant s’entremêlaient avec mes propres morts : celles de mes êtres chers, mais aussi mes morts transgénérationnelles, celles de mon histoire familiale 👨👩👧👦, celles de la France et de nos guerres… La mort, c’est une histoire de famille, mais aussi une histoire sociétale.
Et c’est probablement là le problème, car après deux guerres mondiales, la mort ne semble plus faire partie de la vie dans la société civile. À chaque nouvelle prise en charge où la mort se manifeste, on peut voir la détresse des patients et des familles 😢, et cette prise de conscience brutale que la médecine ne peut pas rendre immortel, que les soignants ont des limites et c’est là que les émotions surgissent, non contrôlables et que la violence peut apparaitre de part et d’autre 🛑.
Alors oui, aujourd’hui, je fais mon coming-out et avec des collègues de différentes sociétés savantes, nous organisons une conférence de presse 🎙️ sur l’impact de la mort sur les soignants, et j’annonce mon départ. Je fais une pause. (Retrouvez la conférence de presse à 18h sur : www.lessurvivants.org).
Une pause pour entreprendre un tour de France hospitalier à pied 🚶, qui débutera le dimanche 30 mars depuis l’AFCA et m’amènera à travers le territoire 🗺️ à organiser plus de 14 réunions-débats/conférences 🎤 dans 7 centres hospitaliers, EHPAD et CHU.
L’objectif ? Partager et briser le tabou de l’impact de la mort sur les soignants, de Paris à Toulouse.
Une pause pour lancer trois enquêtes afin de quantifier cet impact et recueillir des témoignages de soignants, de familles 👨👩👦 et de patients, un site internet de ressource, un carnet de route sera disponible sur www.cardioonline et www.lessurvivants.org.
Alors PARTAGER, REPUBLIER…parce que c’est un sujet de SANTE PUBIQUE, nous sommes tous concernés.
Jesuisvivant Lessurvivants
(La suite dans le prochain post)
Ai-je un jour pensé à me suicider à cause de mon travail? : Oui, moi aussi.
Moi aussi, mon nom aurait ou être dans cet article du Monde.
Moi aussi j’ai fait un Burn-out et un traumatisme vicariant et j’ai pensé à en finir.
Seulement voilà ma femme était psychiatre. Elle a immédiatement réagit et m’a adressé là où il fallait. Psychotherapie EMDR. J’ai découvert la marche. Une de mes ressources principales.
Alors maintenant je fais le Tour de France des Hôpitaux et du Territoire 800km à pieds.
J’ai déjà visité 3 villes. 6 conférences. 4 autres villes à venir. 8 nouvelles conférences…et partout c’est la même situation.
La mort de nos patients est le paroxysme de nos souffrances, le moment de rupture absolue où nous sommes en contradiction avec nos valeurs éthiques et morales et nos conditions de travail où nous n’avons plus le temps de prendre en charge correctement nos patients, leur famille, nos équipes, de nous réparer, de partager entre nous, de se soutenir.
Des actes, toujours des actes…et toujours moi d’humanité.
Faut-il porter plainte pour faire bouger les choses? Pour briser le tabou? Le suicide des soignants, est ce toujours à cause de leurs antécédents, de problèmes familiaux, de leur fragilité?
Quand on suicide à l’hôpital, dans son bureau, dans sa chambre de garde, avec un nez rouge sur le nez, en se defenestrant… N’y a-t-il pas un message clair?
Alors on s’occupe d’une aiguille, dans une botte foin qui prend feu…et personne ne voit la botte foin…pourtant le rapport de l’IGAS 2009 (mort à l’hopital) était clair. Très clair…depuis la canicule, les attentats, la covid 19…et…on applaudit les soignants.👏👏👏
🚶➡️🚶➡️🚶➡️Alors demain, je quitte Tours pour me diriger vers Poitiers…
Moi, je serai “En Marche” à nouveau car je sais que désormais, je ne suis pas seul.
Je fais parti de la communauté Les SURvivants
Y-a-t-il encore des marcheurs là haut?
Emmanuel Macron Catherine Vautrin Yannick NEUDER Frank Bellivier Antoine PELISSOLO #Jesuisvivant #Lessurvivants