Accompagner ou sauver : le dilemme du soin

Chaque soignant connaît cette tension : jusqu’où aller pour sauver ? Quand faut-il s’arrêter pour accompagner ?
Ce dilemme entre accompagnement de fin de vie et obligation de sauver révèle le cœur du soin : l’équilibre fragile entre science et humanité.

Le réflexe de sauver : une identité professionnelle

Le réflexe du sauvetage structure l’identité soignante. Sauver, c’est agir, prouver sa compétence, défendre la vie.
Mais parfois, prolonger la survie revient à prolonger la souffrance.
Le Dr Dominique Pateron, médecin urgentiste, rappelait : “Ce n’est pas la mort qui est difficile, c’est de savoir quand s’arrêter.”

L’accompagnement : un soin actif et humaniste

Accompagner, ce n’est pas renoncer : c’est soigner autrement.
Les soins palliatifs ont montré qu’apaiser la douleur, écouter, respecter la volonté du patient sont des formes de soin à part entière.
Cette approche redonne sens au métier de soignant et apaise les tensions entre efficacité et humanité.

Former au discernement éthique

La décision d’accompagner ou sauver nécessite une réflexion collégiale.
La loi Léonetti-Claeys et la personne de confiance offrent un cadre, mais la sagesse collective reste essentielle.
Former les équipes à la délibération éthique réduit la souffrance morale et renforce la cohésion.

 

Sauver ou accompagner, c’est choisir entre deux formes de fidélité à la vie.
Le soignant juste n’oppose pas ces deux gestes : il sait quand la présence soigne plus que la technique.