La Mort Attendue et la Pathologie Chronique

Lorsqu’elle survient à la suite d’une maladie, la mort peut-être anticipée et préparée. Toutefois, la gestion ambulatoire des patients et la multiplicité des acteurs autours des patients fait que les soignants n’ont pas le temps d’aborder la mort ou la délègue au prochain collègue. Pour autant une mort ou un mauvais pronostic anticipé peut favoriser la phase de pré-deuil et diminuer l’impact du deuil chez les SURvivants (soignants ou patient). Ce processus, bien qu’émotionnellement éprouvant, permet aux soignants et à la famille d’accompagner progressivement le patient vers la fin de vie. L’alliance thérapeutique s’inscrit alors dans la durée quand elle est possible, permettant une adaptation graduelle. Cette anticipation atténue généralement le choc et facilite la construction d’un deuil plus apaisé. Par ailleurs, l’étude de Weng HC (2008) montre que l’intelligence émotionnelle du médecin joue un rôle clé dans la construction d’une relation de confiance et l’amélioration de la satisfaction du patient, soulignant ainsi l’importance d’une approche empathique face à la mort et la nécessite pour les soignants de ne pas fuir ou nier cet aspect de leur métier.

La mort attendue : Une Mort Prévisible, mais Difficile à Accompagner

Même lorsque la mort est prévisible et fait partie du parcours de soin, l’accompagnement en fin de vie reste un défi pour les soignants. Le manque de temps et de formation dans cette phase critique est un obstacle majeur à une prise en charge optimale. La gestion de l’agonie et de la souffrance est rendue encore plus complexe par l’absence de structures de soutien adaptées. Cela crée une pression émotionnelle considérable, surtout pour les soignants qui doivent faire face à cette perte tout en continuant à prodiguer des soins.

Déni ou Évitement du Sujet

Parfois, les soignants évitent d’évoquer la mort avec les patients, de peur d’aggraver la souffrance ou de briser une forme d’espoir, même lorsque la fin est imminente. Pourtant, cette évitement peut nuire à la qualité de la relation thérapeutique et rendre l’accompagnement encore plus difficile. Il est essentiel de cultiver une alliance thérapeutique forte et sincère pour aborder la fin de vie de manière ouverte, afin que les soignants puissent offrir un soutien adapté aux patients en fin de vie et à leurs proches.

Amélioration des Pratiques

L’intégration précoce des soins palliatifs dans le parcours de soins est une stratégie clé pour améliorer l’accompagnement des patients en fin de vie. De plus, la formation des soignants à la communication en fin de vie est indispensable pour aborder ce sujet délicat de manière professionnelle et empathique. Enfin, il est crucial d’encourager un suivi émotionnel des équipes soignantes et des SURvivants, afin de garantir leur bien-être tout au long du processus, et de les aider à gérer le poids émotionnel d’une telle expérience.