la mort par décision médicale

La mort par décision médicale, survenant après une décision consciente de ne pas appliquer un traitement ou une prise en charge potentiellement salvatrice (par exemple, une non-greffe, un nontransfert en réanimation, une prothèse percutané (TAVI), pontage,…etc, ou de différer ou arrêter des soins etc…), est une réalité complexe pour les soignants et leurs équipes. Ces décisions, qu’elles soient prises de manière urgente et individuelle ou isolée (la nuit lors des gardes notamment) ou après délibération collective (staff, RCP), peuvent être sources de profondes tensions éthiques, surtout lorsque tous les membres de l’équipe ne partagent pas le même avis ou quelle repose principalement sur la personne ayant autorité vis-à-vis de l’équipe. S’ajoute à cela, la possibilité que la décision soit prise sans connaître le patient ni sa famille par ses soignants ou la difficulté de restituer une telle décision au patient sans forcément la partager ou l’avoir comprise. La décision d’arrêter ou de limiter les soins d’un patient est un processus lourd de sens et de responsabilités. Les SURvivants, qu’ils soient soignants ou proches, doivent faire face aux conséquences de ces décisions, gérer leur douleur émotionnelle, et trouver des moyens d’accepter et d’assumer ce fardeau moral.

Conflit Éthique et Pression de la Décision

Pour les soignants, cette situation engendre souvent des conflits éthiques internes, opposant le respect de la vie à la qualité de vie perçue pour le patient. Le sentiment de responsabilité directe dans la mort du patient peut peser lourdement, accentuant le poids émotionnel et conduisant, dans certains cas, à une fatigue morale, surtout lorsque ces décisions se répètent au fil du temps. Ce climat de doute et de culpabilité peut affecter les soignants sur le long terme, créant un véritable dilemme moral pour ceux qui doivent vivre avec ces décisions.

Tensions au Sein des Équipes suite à la mort par décision médicale d'un patient

Au niveau des équipes, ces décisions peuvent provoquer une fragmentation des opinions, surtout si le consensus n’est pas atteint. Cela peut entraîner des tensions interpersonnelles et des divisions internes, nécessitant des discussions éthiques approfondies pour apaiser les dissensions. Ces défis mettent en lumière la nécessité d’un cadre décisionnel structuré et partagé, d’une communication claire entre les soignants, et d’une attention particulière portée à la santé mentale des professionnels concernés.

Les soignants doivent être soutenus pour surmonter les tensions qui peuvent émerger après de telles décisions, afin d’éviter que l’équipe ne soit fracturée par des désaccords professionnels et émotionnels.